ILS NOUS REPONDENT
Lunii a rapatrié sa production en France en juillet 2020 afin d’être alignée avec ses objectifs de réduction des émissions de CO2. Nous voulions montrer qu’il est possible de produire localement un produit électronique. Lunii est engagé avec le label RSE Français et travaille à un plan d’économie circulaire qui va voir le jour en 2024 et se développer dans les années à venir afin d’aller encore plus loin sur nos processus d’industrialisation et nos engagements.
Quels sont les avantages et les inconvénients ?
Piloter un projet industriel français pour un produit électronique n’est pas une chose aisée et demande un suivi très minutieux de bout en bout : de la ligne de production jusqu’au service après-vente. Le premier défi a été de mettre en place le projet industriel, cela nous a pris plus de 18 mois et a coûté environ 1 million d’euros. L’un des principaux défis du “made in France” est de pallier au manque de souplesse sur les modifications que l’on pourrait apporter ultérieurement sur la ligne de production. Mais en parallèle, avec notre ligne française, nous détectons plus vite les problèmes et identifions plus précisément son origine. Mais une fois le constat fait, l’évolution de la ligne de production est un processus long car cela implique de modifier les machines.
Les avantages sont évidents : nous sommes plus proches de nos partenaires, accessibles en un trajet en train et nous pouvons faire l’aller-retour dans la journée. Nous parlons également avec des partenaires français, avec qui le dialogue peut être plus fluide, plus rapide et sur le même fuseau horaire. Nous maîtrisons aussi davantage le design de la carte électronique et le choix des composants et nous avons pu constituer un solide maillage de partenaires français sur le territoire. Enfin, nous réalisons notre motivation principale et nos rêves du début de l’aventure : nous sommes plus en lien avec notre plan de réduction des émissions de CO2.
Quel a été le plus grand défi à relever en tant qu’entreprise qui fabrique en France ?
Le plus gros défi dans la réindustrialisation a été de re-designer entièrement la carte électronique pour qu’elle soit adaptée à une fabrication semi-automatisée et de trouver les bons composants pour ne pas dégrader l’expérience, tout en rentrant dans nos objectifs de coûts de fabrication. Notre marge est plus faible que lorsque nous fabriquons en Chine, néanmoins les coûts écologiques sont tout aussi importants que la pérennité du business. Les crises post-covid nous ont provoqué des sueurs froides car les prix ont explosé et certains composants électroniques n’étaient plus disponibles.
Aujourd’hui, notre défi est de communiquer sur l’activité de Lunii qui va bien au-delà d’une activité de divertissement dans le livre audio et les conteuses. Nous souhaitons accompagner les familles françaises dans le développement cognitif et émotionnel grâce à des histoires audio interactives confectionnées avec soin pour que les enfants apprennent sans le savoir en développant leur imagination. Le tout dans une cohérence globale d’entreprise française responsable, qui met au même plan business pérenne et engagements de développement durable.
Quelle est la plus grande fierté en tant qu’entreprise « Made in France » ?
Nous sommes fiers(es) d’avoir pris le contre-courant de réindustrialiser en France pour honorer une promesse que l’on s’était faite lorsque nous avions dû aller fabriquer en Asie (nous n’avions pas les moyens, ni les volumes de vente suffisants à notre lancement) et ainsi faire vivre les valeurs de Lunii par des actions concrètes. Nous sommes fiers (es) de montrer l’exemple à d’autres entreprises françaises, il est possible de le faire et espérons que les accompagnements de l'État dans ce domaine vont se multiplier.
Comment voyez-vous LUNII dans 10 ans ?
Aujourd’hui, Lunii accompagne les enfants de 3 à 11 ans avec notre conteuse “Ma Fabrique à Histoires” (3-7 ans) et notre baladeur FLAM (7-11 ans) et leurs livres audios interactifs adaptés à l’âge de l’enfant. Dans 10 ans, Lunii accompagnera les enfants de 0 à 14 ans avec des contenus toujours plus interactifs et stimulants et avec un système de production en économie circulaire.
Que faire pour développer davantage le « Made in France » ?
Mieux accompagner pour que le “Fabriquer en France” soit la norme pour les entreprises du pays.
Être encore plus autonome, voire 100% “Made in France” en se fournissant en composants électroniques en Europe ou en France, aujourd’hui le marché nous oblige à acheter ces composants en Asie.