Les écrans, un danger ?


19h…. « Pierre – Louis ! Fredo ! MERCI D’ARRETER LES ECRANS ! » 
Mais, 5 minutes plus tard, je les surprends sur leur smartphone ! « Eh bien voilà ! Tu perds ton privilège de demain ! ». Fichu cortex pré frontal d’ados ! (voir article « comment s’organiser »). 
Ils le savent mais c’est plus fort qu’eux. J’attrape tous les écrans et je pars les cacher pour être tranquille. Mais alors qu’on ne les entendait plus depuis une heure, d’un coup, ils se transforment en loups garous! Surexcités, ça ricane, ça hurle, ils se jettent sur les gâteaux et finissent par se battre !

« La télévision, c’est un fléau ! », nous dit Michel Desmurget :
« Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l’attention, l’imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l’alcoolisme, la sexualité, l’image du corps, le comportement alimentaire, ou encore l’obésité et l’espérance de vie. (…)Tous les champs sont touchés, de l’intelligence à l’imagination, en passant par le langage, la lecture, l’attention et la motricité. »

Une étude, faite en 2006 sur 2000 enfants, montre bien l’appauvrissement de l’imaginaire, des capacités de représentations corporelles, appelé Schéma corporel, ainsi que des aptitudes visuo – spatiales.

les effets des écrans sur nos enfants


Nos « 2 à 5 ans, gros utilisateurs d’écrans ont deux fois plus de risques de ne pas se contrôler dans diverses situations, comparés aux enfants n’y passant qu’une heure, 46 % d’entre eux ne se calmant pas spontanément quand ils sont excités. De plus, 9 % des jeunes de 11 à 13 ans qui passent une heure devant un écran sont réfractaires à tout nouvel apprentissage, 13,8 % de ceux qui y passent 4 heures et 22,6 % pour les plus de 7 heures par jour. »


Michel Desmurget, poursuit dans ECRANS, ATTENTION DANGER, qu’un élève de maternelle sur une année, aura passé plus de temps devant une télévision que devant son professeur ! Hallucinant, non ? 

les effets des écrans sur nos enfants



Mais pourquoi ces écrans ont-ils une telle influence sur nos cerveaux ?


  1. PASSIVITÉ = APPAUVRISSEMENT : 
« Le cerveau ne s’organise pas en observant le réel, mais en agissant sur lui » M. Desmurget
Tout d’abord, le temps passé devant l’écran est un temps de perdu pour d’autres expérimentations. Pour apprendre, on a besoin d’être acteur de ses expérimentations, de toucher, de manipuler surtout chez le jeune enfant. Et ses découvertes doivent être validées dans le regard de l’adulte, qui va y mettre des mots et du sens. 
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, regarder la télévision ne permet pas d’enrichir son langage. « Nous avons constaté que les cas et les témoins qui étaient exposés aux écrans le matin avant l’école, étaient trois fois plus à risque de développer des troubles primaires du langage », relève le Dr Collet.
Or les mécanismes d’apprentissage de la lecture reposent sur l’acquisition du langage ! Tous les apprentissages seront touchés d’un tel retard.


En 2016, une étude (National survey of children’s health ) sur 40 000 familles avec des enfants âgés de 2 à 17 ans, relate qu’il suffit d’une heure par jour pour que « les enfants et adolescents soient moins curieux et aient moins envie d’apprendre de nouvelles choses, se contrôlent moins bien face à un exercice présentant une légère difficulté ou lorsqu’ils sont excités, ne finissent pas complètement les tâches commencées, se fâchent plus souvent avec leurs proches, et souffrent davantage d’anxiété et de dépression. » 

Alors qu’en est-il des 14 / 18 ans qui y passent 7 heures/ jour ? Ils « ont deux fois plus de risques d’être anxieux ou dépressifs comparés à ceux y passant une heure ; 42,2 % d’entre eux ne terminent jamais leurs tâches (contre 16,6 % après une heure d’écran et 27,7 % après 4 heures par jour). Même ceux qui ne regardent l’écran que 4 heures par jour ont 78 % de risques d’être moins curieux, 60 % de ne pas rester calme face à une tâche et 66 % de ne pas la finir »… 

Cette passivité induit malheureusement L’OBÉSITÉ : C’est bien connu que regarder la télévision ne fait pas de grands sportifs. Voir même, c’est un facteur d’obésité lorsque vous mettez une télévision dans la chambre d’un enfant dès 11 ans.  
Sans parler du fait qu’on a tendance à grignoter ou à prendre ses repas en regardant nos écrans. Et en ne prêtant pas attention à ce qu’on mange, on se déconnecte des signaux de satiété, du coup on mange et on boit plus que nécessaire… 


  1.  LA DÉPENDANCE :
Nos jeunes adultes ne sont pas épargnés : les risques sont aussi importants. Des travaux sont en cours pour étudier la dépendance à internet. Il existerait en Europe et aux États Unis un taux de dépendance de l’ordre de 1,5 et 8,2 % ! Cette surexposition aux écrans devient un enjeu de santé publique car elle provoquerait l’amincissement prématuré du cortex ; les études sont en cours


  1. LE SOMMEIL : 
Les écrans présentent un impact non négligeable sur le sommeil : « Un jeune Francilien sur cinq est insomniaque chronique et plus d’un sur quatre est en dette de sommeil » publie récemment l'Observatoire régional de santé (ORS) en Île-de-France dans "Le sommeil des jeunes Franciliens à l'ère du numérique". 

Or le sommeil est capital dans le développement du cerveau du jeune adulte. Et « la privation de sommeil expose les jeunes à une vulnérabilité globale notamment à la dépression, à des troubles de relations sociales, à des mauvaises performances scolaires et à des maladies chroniques comme l’obésité. » 


  1. ACTIVATION DES CIRCUITS ÉMOTIONNELS - MANIPULATIONS ET ESTIME DE SOI :
Autre effet pervers de cette passivité et sans doute la plus lourde : les programmes, les contenus dans laquelle nous maintiennent les écrans, nous éloignent de la réalité. Les scènes de violences, de sexe sont sur représentées et banalisées. 
D’autre part, ils éveillent notre circuit émotionnel. En effet, les émotions permettent de mieux mémoriser, question de survie. Quand vous échappez à l’attaque d’un lynx, vous avez intérêt à vous rappeler le chemin du retour pour retrouver votre abri… Ainsi certains contenus télévisuels nous activent émotionnellement, de façon à ce que nous soyons bien disponibles pour s’imbiber du message publicitaire qui suivra. L’impact des publicités sur nos enfants est bien sûr, beaucoup plus fort, sans qu’ils puissent avoir du recul.

les-effets-des-ecrans-sur-nos-enfants



Et les réseaux sociaux ? 


Ils peuvent créer du lien et permettre de retrouver de vieilles connaissances. Mais ils peuvent aussi générer une importante perte d’estime de soi par la comparaison sociale qu’ils génèrent, par le sentiment de popularité en fonction du « nombres d’amis », valeur bien artificielle et superficielle, ou encore influencer ses propres ressentis par des contenus émotionnels manipulés et exprimés par les autres internautes, sans parler des fake news… 

Et nos enfants ? Que vivent-ils ? 
Voilà pourquoi avant 12 ans, pas d’internet ! Laissons-leur le temps de s’approprier leur propre vécu émotionnel, leur esprit critique, la capacité d’interagir avec les autres habilement, de savoir ce qu’est une amitié, pour qu’ils puissent avoir le recul de se rendre compte quand on se sert d’eux.


Les écrans détruisent- iIs l'attention !? 


Enfin, il existe un dernier effet pernicieux des écrans : leur impact sur les capacités attentionnelles. 

L’attention est indispensable pour permettre un apprentissage. Nous avons tous fait l’expérience de lire un article sans rien retenir. Dès que quelque chose bouge, brille ou fait du bruit, notre regard est happé et l’attention capturée, c’est le principe de la distraction, expliqué par M. Lachaux dans « l’attention, ça s’apprend ». 
Vous faites tomber votre crayon, je vais regarder (l’attention est capturée) mais, je ne vais pas me lever pour le ramasser car ce n’est pas le moment, je rédige mon article (attention sélective). Et pour mémoriser, il faut que l’activité neuronal soit mobilisée le plus longtemps possible, donc il faut tenir son attention dans la durée et ne pas zapper sans cesse. Ainsi, lorsque votre enfant joue dans le salon avec la télé allumée, il sera constamment détourné de son jeu par les bruits et les images de l’écran. 
Les attentions sélectives et soutenues ne peuvent se développer, disloqués, les apprentissages ne se font pas. 

Il existe un deuxième piège dans l’inattention : « Le circuit de la récompense »
Ce circuit a mémorisé les sources de plaisir (c’est ce qui nous pousse à manger un sandwich, sinon on se laisserait mourir de faim, car rien ne nous motiverait à manger) et nous encourage à chercher une gratification immédiate (avec le moindre effort). Ce circuit va naturellement capturer l’attention sur tout ce qui est nouveau, attrayant, comme nos écrans ! C’est le premier piège de ce circuit car la conséquence c’est l’éparpillement de l’attention, au détriment de la capacité à rester sur une activité et à l’approfondir. « L'écran est devenu notre magasin de bonbons, gratuit et avec des réserves infinies. » J.P. Lachaux. Il devient bien difficile de fournir un effort de concentration face à un tel concurrent.

Le deuxième handicap de ce circuit, consiste en la hiérarchisation des comportements qui apportent le plus d’extase. Lorsqu’un enfant est très stimulé par une activité, comme regarder ses dessins animés avant de partir à l’école, les autres activités, moins stimulantes, vont perdre de la valeur car elles deviennent ennuyeuses. Ainsi lorsqu’il arrive à l’école, pour suivre une leçon de géographie, ou de mathématiques, le cerveau n’a plus sa dose en stimulation du circuit de la récompense. L’élève est amorphe ! 
Alors, il va aller chercher de quoi se faire plaisir immédiatement : il sort son téléphone, bavarde avec les copains, ou s’évade dans ses pensées en se créant des contenus récréatifs. Cela peut devenir très handicapant pour l’élève, qui ne sera attentif que sur les choses qui vont l’amuser et qui sera incapable de fournir un effort face à des apprentissages plus techniques.
Toutes ses effets néfastes des écrans sont hyper culpabilisants en plein confinement ! Et c’est tellement agréable de buller devant la télé. 



Alors comment en faire bon usage ? 


  • Soyons qualitatifs: Il y a des jeux vidéo intéressants qui ne sur-stimulent pas le cerveau ; il y a les Disney pour buller, des contes pour donner un sens aux peurs des enfants ; il y a des émissions qui abêtissent et il y a des reportages, émissions pédagogiques, pour se cultiver, ce n’est pas la même chose. Déterminer avec votre enfant le moment de la journée où il pourra y avoir accès, et choisissez ensemble le programme, en fonction de l’âge

  • Limiter le temps des écrans en fonction de l’âge de vos enfants : La règle « 3-6-9-12 »

SURTOUT ! Pas d’écran avant 3 ans !
Pour chaque demi-heure que passe un petit enfant devant un écran, le risque de retard de langage augmente de 49 %. Les chansons et comptines vous permettront de souffler. Le boulot d’un enfant de cet âge est primordialement de manipuler et de jouer avec tout ce qu’il croise pour qu’il développe les différentes son cerveau.

  • Pas de console de jeu AVANT 6 ans.

  • Pas d'Internet seul AVANT 9 ans.

  • Pas de réseau social AVANT 12 ans. 

APRES 12 ans : informer sur les risques d’internet, ce qu’il met sur internet tombe dans le domaine public, et laissera à jamais une trace

  • Éviter les publicités, ou critiquer- les
  • Utiliser les écrans pour soutenir les apprentissages scolaires
  • Placer les écrans au cœur de la pièce de vie, et non dans les chambres ou les salles de jeu, cela vous permettra de suivre d’une oreille ce qu’ils regardent et de pouvoir intervenir face à un contenu inapproprié.
  • Ne pas laisser la télévision en bruit de fond, elle casse la concentration de vos enfants
  • Ne pas regarder la télévision pendant les repas et avant d’aller se coucher
  • Si votre enfant insiste pour visionner un contenu douteux, regardez avec lui, interrogez - le et discutez sur le contenu des programmes pour développer son esprit critique
  • Donner le bon exemple en se déconnectant et en rendant l’interaction humaine prioritaire sur ce qu’on fait sur un écran. (22 % des adultes regardent leur téléphone toutes les 10 minutes, et vous ?)
  • Utiliser les écrans dans leur fonctionnalités créatives avec la photo et la vidéo…
  • Partager les films en famille rend plus heureux et développe les interactions intergénérationnelles


Les écrans peuvent être une formidable ouverture sur le monde et peuvent servir comme soutien à l’enseignement. 

N’hésitez pas à partager avec votre enfant, les émissions, les jeux qu’ils aiment pour solliciter leur esprit critique, et leur apprendre à extraire de la vidéo les informations importantes. Faire prendre conscience à nos enfants de ses phénomènes, la sur-stimulation, la manipulation, le zapping, permet déjà d’enrailler le côté obscur de la toile !

Soyons qualitatif et non quantitatif !


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